lundi 19 janvier 2015






Sablasni stavovi
Les attitudes spectrales






Život mi nije nimalo važan

Ni najsitnijeg leptira života ne bih pribo za nešto važno
Nimalo nisam važan životu
Ali grane od soli grane bijele
Svi mjehurići sjene
I anémone morske
Slaze i dišu u mojoj misli
Stižu iz plačeva neisplakanih
Iz koraka neiskoračenih koji su zato dvostruki koraci
A pijesak ih pamti kad se digne plima
Prečke su u krletci
I ptice s velike visine slijeću da bi pjevale pred tim prečkama
Podzemni prolaz sve mirise sjedinjuje
Jednog se dana žena neka umiješa u to
Žena ta postade tako blistava te je ne mogoh ni vidjeti
Očima ovim kojima vidjeh sebe sama gdje plamtim
Već bijah dobio sadašnju dob
I bdjeh nad sobom nad mišlju svojom kao noćni čuvar u
golemoj tvornici
Jedini čuvar
Kružni tok opčinjaše vazda iste tramvaje
Likovi sadreni ne izgubiše baš nimalo izražajnost
Zagrizahu smokvu osmijeha
Poznajem tkaninu jednu u iščezlu gradu
Da mi se prohtjede da pred vas banem u toj tkanini
Pomislili biste da vam kucnu posljednji čas
Kao i meni
Česme će napokon shvatiti da ne smiju reći Česma









Je n’attache aucune importance à la vie
Je n’épingle pas le moindre papillon de vie à l’importance
Je n’importe pas à la vie
Mais les rameaux du sel les rameaux blancs
Toutes les bulles d’ombre
Et les anémones de mer
Descendent et respirent à l’intérieur de ma pensée
Ils viennent des pleurs que je ne verse pas
Des pas que je ne fais pas qui sont deux fois des pas
Et dont le sable se souvient à la marée montante
Les barreaux sont à l’intérieur de la cage
Et les oiseaux viennent de très haut chanter devant
Ces barreaux
Un passage souterrain unit tous les parfums
Une femme un jour s’y engagea
Cette femme devint si brillante que je ne pus la voir
De ces yeux qui m’ont vu moi-même brûler
J’avais déjà cet âge que j’ai
Et je veillais sur moi sur ma pensée comme un gardien
de nuit dans une immense fabrique
Seul gardien
Le rond-point enchantait toujours les mêmes tramways
Les figures de plâtre n’avaient rien perdu de leur
expression
Elles mordaient la figue du sourire
Je connais une draperie dans une ville disparue
S’il me plaisait de vous apparaître vêtu de cette
draperie
Vous croiriez à l’approche de votre fin
Comme à la mienne
Enfin les fontaines comprendraient qu’il ne faut pas
dire Fontaine
On attire les loups avec les miroirs de neige
Je possède une barque détachée de tous les climats
Je suis entraîné par une banquise aux dents de flamme
Je coupe et je fends le bois de cet arbre qui sera toujours
vert
Un musicien se prend dans les cordes de son instrument
Le pavillon noir du temps d’aucune histoire d’enfance
Aborde un vaisseau qui n’est encore que le fantôme du
sien
Il y a peut-être une garde à cette épée
Mais dans cette garde il y a déjà un duel
Au cours duquel les deux adversaires se désarment
Le mort est le moins offensé
L’avenir n’est jamais









Source : http://www.e-novine.com/kultura/kultura-knjige/114703-Sablasni-stavovi.html

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