mercredi 3 septembre 2014







Epitaf

Živeh u ta vremena i već hiljadu leta
Mrtav sam. Živeo sam opkoljen, al ne srušen.
Zasužnjena je bila sva plemeniost sveta,
Slobodan bejah, a svako rob je bio prerušen.

Živeh u ta vremena, ipak slobodan. Gledah
Reku i zemlju i nebo kako se oko mene

Vrte u ravnoteži što neće da prene,
I godišnja doba sa tovarima svojih ptica i meda.
Vi koji živite, šta ste učinili s tim blagom?
Žalite li za vremenom u kome sam pritešnjen bivao?
Uložiste li u opšte žetve svoju snagu?
Obogatiste li grad u kojem sam prebivao?

Ne bojte se, ja sam mrtav, vi sadašnji životi.
Ništa nije preživelo od mog života ni od ploti.





L’Epitaphe
 
J’ai vécu dans ces temps et depuis mille années
Je suis mort. Je vivais, non déchu mais traqué.
Toute noblesse humaine étant emprisonnée
J’étais libre parmi les esclaves masqués.
 
J’ai vécu dans ces temps et pourtant j’étais libre.
Je regardais le fleuve et la terre et le ciel.
Tourner autour de moi, garder leur équilibre
Et les saisons fournir leurs oiseaux et leur miel.
 
Vous qui vivez qu’avez-vous fait de ces fortunes ?
Regrettez-vous les temps où je me débattais ?
Avez-vous cultivé pour des moissons communes ?
Avez-vous enrichi la ville où j’habitais ?
 
Vivants, ne craignez rien de moi, car je suis mort.
Rien ne survit de mon esprit ni de mon corps.





Na kraju sveta

To urlanje u crnoj ulici na čijem kraju voda
Reke drhti uz padine obala
Taj pikavac bačen s nekog prozora kao zvezda.
Još uvek urlanje u crnoj ulici.
Ah! Umuknite!
Noć bremena, noć nedišljiva.
Jedan crni krik se približava skoro da nas takne,
ali izdiše pre nego nas domaši.
Negde na svetu, u podnožju nekog obronka,
jedan dezerter pregovara sa stražarima koji ne
Razumeju njegov jezik.



Au bout du monde

Ça gueule dans la rue noire au bout de laquelle l’eau du fleuve frémit
contre les berges.
Ce mégot jeté d’une fenêtre fait une étoile.
Ça gueule encore dans la rue noire.
Ah ! vos gueules !
Nuit pesante, nuit irrespirable.
Un cri s’approche de nous, presque à nous toucher, mais il expire juste
au moment de nous atteindre.

Quelque part, dans le monde, au pied d’un talus,
Un déserteur parlemente avec des sentinelles qui ne comprennent pas son langage.








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