samedi 19 juillet 2014



Charles Baudelaire


Egzotični miris






Kad sklopljenih vjeđa u jesenje veče
Pijem žudno miris tvojih vrelih grudi,
Na žale blaženstva duša mi odbludi,
U slap žitkog sunca, što sveudilj teče.

To je otok sneni, kojem zemlja daje
Drveće prebujno, rujno slasno voće;
Snažni vitki momci tu plandujuć kroče,
A oči se žena sladostrasno sjaje.

Odmamljen daleko dahom iz njedara,
Gledam punu luku klonulih jedara
I brodova trudnih od prošle oluje,

A vonj tamarida, što pline od žara,
Draškajuć nosnice dok lahori struje,
U meni se miješa s pjevanjem mornara.






Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire