Aviv Etrebilal
Leptiri, slobodna ljubav i ideologija
Rasprava o nedosljednosti
Papillons,
amour libre et idéologie — Lettre sur l’inconséquence
Za
neke generacije antiautiratarne močvare vrlo je ohrabrujuća
činjenica da se dogme od kojih prečesto polazimo, koje nas
izjedaju i oko kojih se vrtimo u zatvorenom krugu, dovode u
pitanje. Što znači da kad na koncu neki ideološki principi
izazovu ljudske kolateralne štete, mi smo ih ipak sposobni
kritizirati, napustiti ili preoblikovati. Izgleda da je ovaj tekst,
kojeg je nekoliko drugova nedavno objavilo, uspio potaknuti žustre
i važne rasprave. Snaga navedenog teksta nalazi se na neki način
u njegovom povratku na pojedinca, kojeg smo svi više ili manje
zamijenili dogmama ili ideologijom, zamjenjujući i pojedince
vrstom-osoba. Mada takav tip rasprava, o slobodnoj ljubavi, paru,
pluralitetu, ljubomori, ne-isključivosti itd. zaista postoji
između nas, pogotovo u situacijama gdje osobe žive zajedno i
ponekad izgube osjećaj za intimnost (skvot, komuna itd.), više
nego drugdje, nedostajala je u stvari volja za jednom javnom
raspravom, kroz tekst koji ne bi bio osuđen da ostane u uskom
krugu jedne ili dvije grupe prijatelja i prijateljica.
Il
est rassurant de voir, pour certaines générations du marécage
anti-autoritaire, que les dogmes desquels nous partons trop
souvent, qui nous bouffent et nous font tourner en rond dans un
vase clos sont parfois remis en question. Que lorsque certains
principes idéologiques finissent par causer des dommages
collatéraux humains, nous sommes capables de les remettre en
question, de les abandonner ou de les reformuler. Un texte sorti
récemment par des compagnons a probablement réussi à provoquer
des discussions passionnantes et importantes [1]. La force de
ce texte était de revenir un petit peu à l’individualité là
où nous l’avions tous plus ou moins remplacée par des dogmes et
de l’idéologie, et les individus par des personnes-type. Et si
ces discussions-là, sur l’amour libre, le couple, la pluralité,
la jalousie, la non-exclusivité etc. existent bel et bien
entre nous, probablement plus dans les milieux où les gens vivent
ensemble et ont parfois perdu le sens de l’intimité (squats,
communautés, etc.) qu’ailleurs, il manquait vraiment cette
volonté d’en faire une discussion réellement publique à
travers un texte qui ne ferait pas que passer sous le manteau d’une
ou deux bandes de copain/ines.
Tek je šezdesetih
godina XX stoljeća s hipi pokretom taj pojam potpuno promijenio
značenje. Njegovo je značenje podrazumijevalo stupanje u
višestruke i ravnopravne odnose, ali i otvaranje seksualne
intimnosti para mnogim osobama istovremeno, nadasve u obliku seksualnog trokuta i
grupnog seksa. Često su slobodnjaci ljubavi iz tog doba sve to
začinjali i dozom misticizma (tantrizam, seksualna magija itd.)
„Slobodna
ljubav”, koja se danas prakticira u antiautoritarnim francuskim,
američkim ili njemačkim sredinama, bliža je hipi ideji nego
antidržavnoj i antiklerikalnoj borbi gore navedenih anarhista
individualista, zagovornika „slobodnog ujedinjenja”.
« Amour
libre » est une expression utilisée depuis le XIXe siècle,
qui servait à la base à décrire le rejet anarchiste du mariage
dans une perspective d’émancipation individuelle de la femme et
de l’homme. Ses partisans rejetaient le mariage comme une forme
d’esclavage de la femme d’abord, mais aussi comme une ingérence
de l’Etat et de l’Eglise dans leur intimité, lui opposant
« l’union libre ». Il s’agissait alors d’affirmer
que deux individus pouvaient se choisir eux-mêmes, s’aimer de
façon profane sans demander la permission au maire et au curé et
lever le majeur face à tous ceux qui souhaiteraient s’ingérer
dans leur relation. Au contact
des milieux libertaires éducationnistes et communautaires de la
fin de la belle époque, sous la forme de la dite « camaraderie
amoureuse », celui-ci a pris un autre sens, quoique de façon
anecdotique, mais nous y reviendrons.
C’est réellement dans les années soixante, au contact du mouvement hippie, que le terme a totalement changé de sens. Il signifiait alors le fait d’avoir des relations multiples et paritaires sous diverses formes, mais aussi d’ouvrir l’intimité sexuelle de deux à plusieurs personnes à la fois, notamment sous la forme du triolisme et de la partouse. La plupart du temps, les amour-libristes de l’époque ajoutaient une dose de mysticisme à tout cela (tantrisme, magie sexuelle etc.).
L’« Amour libre » tel qu’il est pratiqué aujourd’hui dans les milieux anti-autoritaires français, américains ou allemands [2], est bien plus proche de la vision hippie que de la lutte anti-étatique et anticléricale des anarchistes individualistes pour « l’union libre » évoquée plus tôt.
C’est réellement dans les années soixante, au contact du mouvement hippie, que le terme a totalement changé de sens. Il signifiait alors le fait d’avoir des relations multiples et paritaires sous diverses formes, mais aussi d’ouvrir l’intimité sexuelle de deux à plusieurs personnes à la fois, notamment sous la forme du triolisme et de la partouse. La plupart du temps, les amour-libristes de l’époque ajoutaient une dose de mysticisme à tout cela (tantrisme, magie sexuelle etc.).
L’« Amour libre » tel qu’il est pratiqué aujourd’hui dans les milieux anti-autoritaires français, américains ou allemands [2], est bien plus proche de la vision hippie que de la lutte anti-étatique et anticléricale des anarchistes individualistes pour « l’union libre » évoquée plus tôt.
Ali
mi često govorimo o potpunoj i nedjeljivoj slobodi, jer čemu, na
primjer, sloboda kretanja ako se možemo kretati samo ulicama
ispunjenim dućanima, videokamerama i policajcima? Isto vrijedi i
za ljubav: kako možemo biti slobodni u ljubavi kada nismo slobodni
ni u čemu drugom?
Mais « Amour
libre » est un terme qui déjà, en lui-même, est biaisé,
car employé dans ce monde dans lequel nous vivons tous et dans
lequel nous ne sommes libres d’aucune manière. Il n’est pas
étonnant d’ailleurs que ce terme ait tant prospéré dans les
milieux éducationnistes et communautaires du mouvement libertaire
de la fin de la belle époque. Il suffit de relire cette rhétorique
agaçante de l’« en-dehors » d’un Emile Armand ou
d’un André Lorulot pour s’en rendre compte [3]. Ces
libertaires qui vivaient généralement en communautés peu
ouvertes, et où les enfants étaient « protégés » du
monde extérieur (un peu comme chez les amish), qui succombaient à
toutes les modes ridicules de l’époque (régime à l’huile,
interdiction de la théine et de la caféine, consommation
exclusive de fruits à coques, hygiénisme maladif, scientisme et
progressisme absolus etc.), avaient le sentiment de vivre en-dehors
du monde, de vivre libres. Face à la quantité et à la qualité
du travail révolutionnaire à effectuer pour changer le monde, ils
ont su trouver la plus confortable des pirouettes idéologiques :
vivre la liberté maintenant, dans l’entre-soi, et la
communauté. Ce n’étaient pas les premiers [4], pas non
plus les derniers [5].
Mais nous parlons souvent d’une liberté totale et indivisible, car à quoi bon la liberté de circulation, par exemple, s’il n’y a nulle part ailleurs où circuler que dans des rues remplies de boutiques, de caméras et de flics ? Il en va de même pour l’amour, comment être libres en amour lorsque nous ne sommes libres nulle part ?
Mais nous parlons souvent d’une liberté totale et indivisible, car à quoi bon la liberté de circulation, par exemple, s’il n’y a nulle part ailleurs où circuler que dans des rues remplies de boutiques, de caméras et de flics ? Il en va de même pour l’amour, comment être libres en amour lorsque nous ne sommes libres nulle part ?
Današnje postojeće pravilo miljea glede ljubavnih i emocionalnih odnosa je poticanje pluralnosti, moralni imperativ ne-isključivosti, „izgradnja obilne afektivnosti” i multiplikacija partnera. I, budući da je pravilo izokrenuto, izokrenuti su i protivnici pravila. Odnos u dvoje, koji je dovoljan sam sebi, postaje zato nova devijacija koju treba suzbiti.
Zbog
toga nam se čini da je danas važno reafirmirati kako se dvije
osobe mogu osjećati dobro zajedno iako ne osjećaju potrebu za
brojnim avanturama, i da unatoč tome ne nameću vjernost kao
moralni odnos ili ne potiskuju „vanbračnu” seksualnost zbog
glupih i kastracijskih vrijednosti. Ali uvijek će postojati neki
lukavac koji će, smatrajući se „slobodnijim” od drugih,
osuđivati druge osobe: „Oni su par, koja sramota!”.
L’erreur typique
et historique du gauchisme, qui consiste à se contenter de
renverser les valeurs de l’ennemi – prendre l’argent aux
riches pour le donner aux pauvres plutôt que d’abolir
complètement les classes, reprendre à son compte les rhétoriques
de discrimination et les transformer en fierté (ouvriérisme,
fiertés ethniques, sexuelles et territoriales en tout genre...),
faire de la politique mieux que les politiciens officiels, inverser
le patriarcat plutôt que de le détruire etc. – cette erreur
n’épargne bien sûr
pas le champs des relations amoureuses et affectives. Il s’agit
alors de faire le contraire des générations précédentes, de
tous ces parents qui ont sacrifié leurs désirs et leurs vies pour
leur couple ou pour leur famille. Alors on a longtemps eu
l’impression d’inventer de nouvelles choses en ne faisant que
proposer de nouveaux modèles de relations, calqués en négatif
sur les anciens, et auxquels nous nous sommes conformés, comme
avec chaque norme.
La norme en place aujourd’hui dans le mode de relation amoureuse et affective du milieu, est l’exhortation à la pluralité, l’impératif moral de non-exclusivité, la « construction d’une affection abondante » [6] et la multiplication des partenaires. La norme étant inversée, les réfractaires à la norme le sont également. La relation à deux qui se suffirait à elle-même est donc la nouvelle déviance à réprimer.
Pourtant, il nous semble important aujourd’hui de réaffirmer que deux personnes peuvent se sentir bien ensemble sans pour autant ressentir le besoin de multiplier les aventures et sans pour autant poser la fidélité comme un rapport moral ou réprimer la sexualité « extra-conjugale » en raison de valeurs stupides et castratrices. Mais il y aura toujours un/e gros/se malin/e, se croyant plus « libéré/e » que les autres pour faire tomber son jugement sur la gueule des autres : « ils sont en couple, la honte ! »
La norme en place aujourd’hui dans le mode de relation amoureuse et affective du milieu, est l’exhortation à la pluralité, l’impératif moral de non-exclusivité, la « construction d’une affection abondante » [6] et la multiplication des partenaires. La norme étant inversée, les réfractaires à la norme le sont également. La relation à deux qui se suffirait à elle-même est donc la nouvelle déviance à réprimer.
Pourtant, il nous semble important aujourd’hui de réaffirmer que deux personnes peuvent se sentir bien ensemble sans pour autant ressentir le besoin de multiplier les aventures et sans pour autant poser la fidélité comme un rapport moral ou réprimer la sexualité « extra-conjugale » en raison de valeurs stupides et castratrices. Mais il y aura toujours un/e gros/se malin/e, se croyant plus « libéré/e » que les autres pour faire tomber son jugement sur la gueule des autres : « ils sont en couple, la honte ! »
Na
koncu, zašto izražavati svoj sud, kao župnik ili biskup, o
stvarima koje nam ne pripadaju i ne dovode u pitanje naš
revolucionarni projekt? O stvarima čiji ulog u igri nas se ne
tiče? Ako je netko pobornik ljubavne singularnosti ili
pluralnosti, to nije tuđi problem. Samo je jedna stvar bitna: da
svatko može tražiti svoj potpuni individualni razvoj na vlastiti
način, bez da ostane zaslijepljen bilo kojom ideologijom,
proizašlom iz patrijarhalnog društva braka i moralne
isključivosti ili iz društva onih koji vjeruju da posjeduju
recepte slobode, smatrajući da mogu suditi tko je slobodan a tko
nije, u svijetu kaveza i lanaca. Zašto se, krenuvši od toga, ne
želi shvatiti da je složenost pojedinaca isprepletena sa
složenošću situacija? Kad bi jedno pravilo moglo pridobiti sve
osobe, bilo bi nužno pogrešno i sudjelovalo bi u negaciji
pojedinaca. I budući da je pravilo, ograničavalo bi slobodu.
Au
fond, pourquoi porter son avis, comme le curé de la paroisse ou
l’évêque, sur des choses qui ne nous appartiennent pas et ne
mettent pas en péril notre projet révolutionnaire ? Sur des
choses dont les enjeux ne nous concernent pas ? Que l’un
soit partisan de l’unicité ou du pluralisme amoureux n’est pas
le problème de l’autre. Une seule chose est importante, que
chacun puisse chercher son épanouissement à sa manière, sans
s’aveugler par une quelconque idéologie, qu’elle vienne de la
société patriarcale du mariage et de l’exclusivisme moral ou de
la société de ceux qui croient posséder les recettes de la
liberté, se sentant capables de dire qui est libre et qui ne l’est
pas dans un monde de cages et de chaînes. Pourquoi, à partir de
là, refuser de voir qu’à la complexité des individus se mêle
la complexité des situations ? Que si une règle pouvait
rallier tous les esprits, elle serait forcément inopérante et
participerait à la négation des individus. Puisqu’elle serait
une règle, elle entraverait à nouveau la liberté.
Koliko
pamfleta koji nam tumače seks, ljubav, odnos s vlastitim tijelom.
Koliko preuskih pravila za naše žudnje i naše osjete. Koliko nas
se, nakon prolaznog oduševljenja prividnim novitetom šesnaesto
ili dvadesetogodišnjaka, pronašlo u tim novim modelima
nazovi-slobode? Koliko njih je čak i patilo priznajući u sebi da
nisu stvoreni za slobodu zato što su voljeli samo jednu osobu i
zato što ih je voljela samo jedna osoba? Koliko njih se
samokažnjavalo zato što su osjetili ljubomoru? Koliko ih se
osjećalo iskorištenim pod izlikom slobode? Koliko njih je
osjećalo nelagodu pred inkvizitorskim pogledom onih koji se
osjećaju slobodnima u ovom svijetu dominacije? Jesu li zaboravili,
u sektaškoj i ideološkoj zatvorenosti malenih bandi, da postoje
milijarde osoba oko nas?
Combien de
brochures pour nous expliquer comment baiser, comment aimer, quel
rapport avoir à son corps [7].
Combien de normes trop étroites pour nos désirs et nos
perceptions ? Combien d’entre nous qui, passée l’excitation
de la fausse nouveauté à seize ou vingt ans, n’ont pas réussi
à se retrouver dans ces nouveaux modèles de pseudo-liberté ?
Combien aussi à avoir souffert de s’être dit qu’ils n’étaient
pas faits pour la liberté parce qu’ils n’aimaient qu’une
personne et qu’ils n’étaient aimés que d’une personne ?
Combien à s’être flagellés de ressentir de la jalousie ?
A s’être sentis consommés par l’autre sous prétexte de sa
liberté ? A s’être sentis mal à l’aise sous le regard
inquisiteur de ceux qui se croient libres dans ce monde de
domination ? A oublier, dans l’enfermement sectaire et
idéologique des petites bandes, qu’il y a encore quelques
milliards de personnes autour de nous.
Comme dans toute
dérivation idéologique, avant même d’avoir étudié la
réalité, on l’adapte à ce que l’idéologie voudrait bien
y voir. On ne cherche pas à faire ce qu’on voudrait, mais on
cherche à vouloir ce qu’on devrait vouloir, et il y a
bien assez de brochures, bouquins et textes sur les tables de
presse du milieu pour nous expliquer ce que l’on devrait vouloir,
plutôt que de partir de nos désirs réels et individuels. Alors
dans cette course à la déconstruction et à la pseudo-liberté,
il s’agit d’être le plus ouvert de tous, de tout essayer,
parce qu’il le faut. Ou plus précisément, parce qu’il
le faut pour se sentir déconstruit, meilleur que les autres, armés
d’une nouvelle forme de progressisme. Alors on ne voit plus que
la poutre qu’on a dans l’œil, pour reprendre la métaphore
biblique à l’envers, et on ne voit plus le champ infini de
possibilités qui s’offre à nos yeux dans la destruction. Comme
si déconstruction de soi et destruction de ce monde ne pouvaient
pas faire bon ménage.
Dobri
stari Kropotkin je rekao da se „strukture zasnovane na stoljećima
povijesti ne mogu uništiti s nekoliko kila dinamita”, i bio je u
pravu. U smislu da fizička destrukcija nije dovoljna, već tome
treba nadodati i duboku dekonstrukciju društvenih odnosa, s kojom
je povezana. No, time nije nikako želio reći da se iz nekoliko
kila dinamita ne bi mogle, čak iz njih, izroditi sjajne
mogućnosti.
Neće
onih nekoliko prosvijetljenih dekonstrukcijom, po uzoru na
Zaratustru (koji se na deset godina povukao na planinu, a onda
jednog lijepog dana osjetio potrebu da podijeli svoju mudrost sa
svjetinom), biti potencijal revolucije, ne. Revolucija (i u manjoj
mjeri ustanak) je društveni čimbenik, to jest, sviđalo se to
nama ili ne, potrebno je da se jednog dana narod pobuni. Zato što
ćemo uz ove famozne „obične ljude” (kako se ponekad kaže)
moći sprovesti revoluciju, a ne samo među nama, nekoliko
super-dekostruiranih luzera koji bi mogli sudjelovati samo na
ultraniskoj razini. Revolucija može biti djelo samo tih „običnih”
ljudi, uz sve njihove vrline a i brojne mane, koji se često nalaze
svjetlosnim godinama udaljeni od takvih pitanja (a i mnogo
drugih...)
C’est ce bon
vieux Kropotkine qui disait que « des
structures fondées sur quelques siècles d’histoire ne peuvent
êtres détruites par quelques kilos de dynamite » [8],
et il avait raison. Dans ce sens que la destruction physique ne se
suffit pas à elle-même, et qu’elle s’additionne forcement en
cohérence avec une déconstruction profonde des rapports sociaux.
Mais jamais n’a-t-il voulu exprimer que quelques kilos de
dynamite ne pouvaient pas, eux aussi, faire émerger de splendides
potentialités.
De plus, ce ne sont pas quelques illuminés de la déconstruction qui, sur le modèle de Zarathoustra (se retirant dix ans dans la montagne, et sentant un jour le besoin de partager sa sagesse avec le petit-peuple), portent la potentialité de faire la révolution, non. La révolution (et dans une moindre mesure l’insurrection) est un fait social, c’est-à-dire que, qu’on le veuille ou non, il faudra à un moment ou un autre qu’une large strate de la population se soulève. C’est à côté de ces fameux « vrais gens » (comme on l’entend parfois) que nous pourrons faire la révolution, et pas seulement les quelques clampins anti-autoritaires super-déconstruits qui ne pourront y participer qu’à leur échelle ultra-réduite. Elle ne pourra qu’être l’œuvre de ces personnes « normales », avec leurs qualités et aussi leurs nombreux défauts, et qui sont souvent à des années-lumière de cette question (et de bien d’autres...).
De plus, ce ne sont pas quelques illuminés de la déconstruction qui, sur le modèle de Zarathoustra (se retirant dix ans dans la montagne, et sentant un jour le besoin de partager sa sagesse avec le petit-peuple), portent la potentialité de faire la révolution, non. La révolution (et dans une moindre mesure l’insurrection) est un fait social, c’est-à-dire que, qu’on le veuille ou non, il faudra à un moment ou un autre qu’une large strate de la population se soulève. C’est à côté de ces fameux « vrais gens » (comme on l’entend parfois) que nous pourrons faire la révolution, et pas seulement les quelques clampins anti-autoritaires super-déconstruits qui ne pourront y participer qu’à leur échelle ultra-réduite. Elle ne pourra qu’être l’œuvre de ces personnes « normales », avec leurs qualités et aussi leurs nombreux défauts, et qui sont souvent à des années-lumière de cette question (et de bien d’autres...).
Mais revenons à nos papillons. Armand affirmait que « en amour comme dans tous les autres domaines, c’est l’abondance qui annihile la jalousie et l’envie. Voilà pourquoi la formule de l’amour en liberté, tous à toutes, toutes à tous, est appelée à devenir celle de tout milieu anarchiste sélectionné, réuni par affinités. » Mais comment peut-on, hier comme aujourd’hui, se permettre d’affirmer avec tant de morgue et de satisfaction, quelle est LA forme (« formule » !) de relation amoureuse et sexuelle qui doit être adoptée par LES anarchistes (ou n’importe quel autre milieu social). Le terme « amour libre » contient déjà en lui-même cette forme d’exclusion, puisqu’il implique que sa seule forme est capable d’apporter la liberté, alors que nous doutons sérieusement de la quelconque possibilité de trouver la liberté à travers l’amour, qu’il soit dit « libre » ou non. Car est-ce bien la liberté que nous recherchons à travers l’amour ?
Ne smijemo se zavaravati, u eri postmodernizma pojam slobode se često koristi, nažalost, kao izlika za negaciju pojedinca i za negaciju svake istinske volje za promjenom svijeta. „Baš me briga i zaboli me za tebe!”, izgleda da je to nova sloboda; drugim riječima, potpuna i nedjeljiva sloboda, individualna ali uvjetovana tuđom slobodom (koja je u središtu anarhističkih perspektiva otkad su predmet razmatranja i rasprava između anarhista) zamijenjena je ovom sortom sveprisutnog liberalizma. A to je samo dio procesa normalizacije koji izražava svoje nasilje kroz marginalizaciju pojedinaca, koji dubinski preziru takve norme, te tumači da ako oni tako ne funkcioniraju onda je problem u njima. No, to i nije baš neobično. Na koncu, ovaj mali ambijent je ipak produkt ovog svijeta i reproducira ga kao odraz u ogledalu.
Il ne faut pas se
leurrer, à l’ère du post-moderne, le concept de liberté sert
malheureusement bien
trop souvent de prétexte à la négation des individus, et à la
négation de toute volonté véritable de transformation du monde.
« J’en ai rien à foutre et je t’emmerde »
semble être la nouvelle liberté, en d’autres termes, la liberté
totale et indivisible, individuelle mais conditionnée par la
liberté de l’autre (qui est au centre des perspectives
anarchistes depuis que celles-ci font l’objet de débats et de
discussions entre
anarchistes) s’est vue remplacée par cette sorte de libéralisme
déjà omniprésent. S’additionnant à un processus de
normalisation qui exprime sa violence à travers la marginalisation
des individus viscéralement réfractaires à ces normes, en leur
expliquant que si cela ne fonctionne pas pour eux, c’est qu’ils
sont le problème. Mais il n’y a rien d’étonnant à
cela. Après tout, ce petit milieu est le produit de ce monde, et
il le reproduit en retour.
Međutim, takav liberalizam ima tisuću lica i naveliko nadilazi pitanje emocionalnih odnosa. Kada se razmišlja kroz ideologije, kada se koriste samo ključne riječi dok se druge izbacuju, na kraju se ostaje zadovoljno zagledani u vlastiti pupak, živeći u komotnom balončiću u koji je milijardama drugih ljudskih bića zabranjen ulaz — unatoč, prividnim, ultradruštvenim razmatranjima.
I onda nam kažu kako je sloboda nomadizam, lepršanje amo tamo kao leptiri, ali kako ćemo onda moći kontinuirano revolucionarno djelovati, u kvartu, u zemlji, u regiji; kroz štampu, prostor, borbu? Da li su oni koji se osjećaju slobodnima lepršajući kao leptiri od jedne borbe do druge, svjesni da si to mogu dozvoliti samo zato što drugi dozvoljavaju kontinuitet takvih sredstava? Ili je, na temelju činjenica, to romantično lepršanje samo još jedan komotan oblik konzumiranja?
Mais ce libéralisme a mille facettes, et dépasse largement la question des relations affectives. A force de réfléchir avec des idéologies et des mots-clés à employer et d’autres à bannir, on a fini par n’être plus capables de rien d’autre que de se regarder le nombril avec auto-satisfaction dans une petite bulle confortable où les quelques milliards d’autres humains ont interdiction de pénétrer, et ce malgré les discours ultra-sociaux de façade.
Alors on nous dit que la liberté c’est le nomadisme, c’est de papillonner, mais comment alors s’inscrire dans une réelle démarche révolutionnaire de continuité sur un quartier, un village, une région, avec une publication, un lieu, une lutte ? Ceux qui se sentent libres à papillonner d’une lutte à une autre se rendent-ils bien compte qu’ils ne peuvent se le permettre que parce que certains maintiennent la continuité de ces outils ? Que ce papillonnage romantique n’est en fait qu’une autre forme de consommation confortable ?
A
kada se revolucionarno djelovanje tumači kao rad na duge staze,
koji zahtjeva adekvatan napor, a i „žrtvovanje” jednog dijela
vlastitog vremena, ponekad vlastite slobode i često vlastitih
malih komoditeta, koliko njih se rasrdi: „trud, rad, fuj,
odvratni kapitalistu!”. Onda dobri, dragi drugovi, vi ste
slobodni, niste kapitalisti, vi ste super-dekonstruirani, ali što
ćete s tim? Prepričavati će se o vama kako ste se zabavljali,
ali drugi revolucionari sjećat će se samo da ste ih konzumirali;
i upravo se tamo, na jednom dubokom nivou, nalazi kapitalizam: u
konzumiranju napora drugih, ali i u konzumiranju tijela.
Et lorsque l’on
parle de la démarche révolutionnaire comme d’un travail de
longue haleine, qui nécessite des efforts conséquents et une part
de « sacrifice » [9]
de son temps, parfois de sa liberté et souvent de son petit
confort, combien sont-ils à s’offusquer, « efforts,
travail, beurk, sale capitaliste ! ». alors bravo chers
camarades et compagnons, vous êtes libres, vous n’êtes pas
capitalistes, vous êtes super déconstruits, mais à quoi bon ?
La mémoire retiendra de vous que vous vous êtes bien amusés,
mais les autres révolutionnaires ne retiendront de vous que vous
n’avez fait que les consommer, et c’est là, profondément, que
se trouve le capitalisme : dans la consommation des efforts de
l’autre, mais aussi dans la consommation des corps.
Mais que les
mauvaises langues ne crachent pas leur venin à travers ma bouche,
il ne s’agit pas d’opposer la praxis révolutionnaire à la
jouissance. Je tiens surtout à préciser que la joie n’est pas
nécessairement dans les formes que le spectacle lui donne
généralement, mais il ne s’agit pas ici de prôner un
quelconque ascétisme ou rigorisme, car à quoi bon avoir tant
critiqué le militantisme si c’était pour en reproduire les
travers tôt ou tard. Reste qu’aujourd’hui, comme produit d’une
certaine diversité d’expériences, le projet révolutionnaire
selon moi se trouve ailleurs que dans les catégories et rôles
sociaux faussement opposés du militantisme et des milieux
désirants/déconstruits. Que ceux qui en doutent sachent que l’on
prend plaisir et satisfaction à construire des sentiers de
subversions, et que le monopole de l’extase et de la joie
n’appartient pas aux papillons. Car aussi beau soit-il, le
papillon est un insecte qui ne vit que quelques jours, et dont la
capacité à élaborer des projets, à envisager le futur est donc
fortement limitée. C’est mignon un papillon, et c’est si
romantique de s’y comparer, certes, mais entre
devenir révolutionnaire et se vautrer dans la myopie et les
jouissances instantanées de l’inconséquence et du gauchisme
libéral/libertaire, il faut choisir.
Pod pojmom Ljevica ne podrazumijevamo jednu specifičnu sredinu, nego neke sklonosti koje su više-manje prisutne u čitavom miljeu, među anarhistima, komunistima, skvoterima i čak među najgorljivijim pobornicima potpunog raskida s Ljevicom. Kao što smo rekli, jedno od najbitnijih obilježja Ljevice je izokretanje i inverzija vladajućih vrijednosti, koje, kada se zbroji s određenim oblikom slobodarstva, postaje liberalizam.
Maj ’68. je možda ponekad pridonio rođenju ovih novih oblika Ljevice koja se posvećuje kontemplaciji vlastitog pupka. U buržoaskom društvu, ukorijenjenih škodljivih vrijednosti, mnogi se trude da čine samo suprotno od onog što društvo očekuje od njih, reproducirajući na taj način, kao u ogledalu, iste mane. Droga je u društvu bila tabu tema, onda zašto je ne bi pretvorili u totem i osjećali se slobodnima, između dva šuta i glavom u odvodu? Par je prva stanica otuđenja u društvu? Onda budimo slobodni, orgijajmo, seksajmo se što je više moguće, skupljajmo osvajanja na jedan dan i osjećajmo se slobodno, dok mnogi drugi ostaju na podu jer su voljeli osobe koje su ih jednostavno konzumirale.
Nous n’entendons
pas nécessairement par gauchisme un milieu spécifique, mais des
tendances qui se retrouvent un peu partout dans le milieu, que ce
soit chez les anarchistes, communistes, squatters et même chez les
plus fervents partisans d’une rupture totale avec la gauche.
Comme nous l’avons dit, une des caractéristiques les plus
importantes du gauchisme est le renversement et l’inversion des
valeurs dominantes, qui lorsqu’il s’additionne à une forme de
libertarisme devient libéralisme.
Mai 68 a probablement contribué a donner naissance à ces nouvelles formes du gauchisme nombriliste, parfois malgré lui. Dans une société bourgeoise aux valeurs morales étouffantes et bien ancrées, beaucoup ne se sont efforcés que de faire le contraire de ce que la société attendait d’eux, ce qui en fait ne leur a permis que d’en reproduire les travers en miroir. La drogue étant un tabou absolu dans la société, alors pourquoi ne pas en faire un totem et se sentir libres entre deux overdoses, la tête dans le caniveau ? Le couple, première cellule d’aliénation dans cette société ? Alors soyons libres, partousons, baisons tant que nous le pourrons, collectionnons les conquêtes d’un jour et sentons nous libres pendant que tant d’autres restent sur le carreau d’avoir aimé des gens qui n’ont fait que les consommer.
Mai 68 a probablement contribué a donner naissance à ces nouvelles formes du gauchisme nombriliste, parfois malgré lui. Dans une société bourgeoise aux valeurs morales étouffantes et bien ancrées, beaucoup ne se sont efforcés que de faire le contraire de ce que la société attendait d’eux, ce qui en fait ne leur a permis que d’en reproduire les travers en miroir. La drogue étant un tabou absolu dans la société, alors pourquoi ne pas en faire un totem et se sentir libres entre deux overdoses, la tête dans le caniveau ? Le couple, première cellule d’aliénation dans cette société ? Alors soyons libres, partousons, baisons tant que nous le pourrons, collectionnons les conquêtes d’un jour et sentons nous libres pendant que tant d’autres restent sur le carreau d’avoir aimé des gens qui n’ont fait que les consommer.
Dovoljno
je otvoriti neku brošuru o „slobodnoj ljubavi”, o takozvanim
„slobodnim” odnosima, o ne-isključivosti, „emocionalnom
komforu” i famoznim „emocijama” kako bi shvatili da jedina
stvar koja se nudi je potpuna negacija pojedinca i njegovo
konzumiranje, s jednim jedinim egoističkim ciljem instant-užitka,
često u ekonomskom odnosu akumulacije, profita i društvenog
kanibalizma. I zato u jednom od takvih tekstova izgleda da se
sloboda u stvari svodi na otići s pedesetoricom u krevet i „da
ima izbora”. Opredmećivanje na svim razinama! Večeras će biti
Jean, visok je, i rado bih s jednim visokim; Joséphine ću
ostaviti za sutra jer mi se sviđaju zrele žene, a prekosutra imam
moju fetišističku vezu s Muhamedom. Užitak bez predaha! Međutim,
to je odnos akumulacije kapitala, ovom prilikom „emocionalnog
kapitala”, u kojem su ljudska bića roba, društveno dobro,
akumulirana emocionalna dobra na bankovnom računu emocija. I onda
da, slobodni smo da izrabljujemo i da budemo slobodno izrabljivani,
ali riječ „sloboda” tako gubi svaki smisao: pobijedila je
socijal-demokracija, pobijedila je ekonomija, pobijedilo je doba,
uvukli su se čak u našu emocionalnu intimu i u naše odnose među
pojedincima, sve dok svaki oblik slobodnog udruživanja među
pojedincima nije postao staromodan.
Il
suffit d’ouvrir une brochure sur l’« amour libre »,
sur les relations dites « libérées », la
non-exclusivité, les « conforts affectifs » et
les fameux « affects » pour se rendre compte que la
seule chose qui y est proposée est la négation totale de
l’individu et sa consommation dans le seul but égotiste d’une
jouissance instantanée, la plupart du temps dans un rapport
économique d’accumulation, de profit et de cannibalisme social.
Alors dans une, il paraît que la liberté c’est d’avoir la
possibilité de tirer cinquante coups et d’« avoir le
choix ». Réification à tous les étages ! Ce soir ce
sera Jean, il est grand et je me taperais bien un grand, je me
garde Joséphine pour demain car j’aime bien les femmes mûres et
le surlendemain mon trip fétichiste avec Mohammed. Jouir sans
entrave !
Mais ce rapport est celui de l’accumulation du capital, d’un « capital affectif » cette fois, où les marchandises sont des humains, considérés comme des commodités sociales, des biens affectifs accumulés sur un compte en banque sentimental. Alors oui, nous sommes libres d’exploiter et d’être exploités librement, mais alors le mot « liberté » n’a plus aucun sens : la social-démocratie a gagné, l’économie a gagné, l’époque a gagné, elles ont même pénétré notre intimité affective et nos rapports inter-individuels jusqu’à rendre caduque toute forme de libre-association des individus.
Mais ce rapport est celui de l’accumulation du capital, d’un « capital affectif » cette fois, où les marchandises sont des humains, considérés comme des commodités sociales, des biens affectifs accumulés sur un compte en banque sentimental. Alors oui, nous sommes libres d’exploiter et d’être exploités librement, mais alors le mot « liberté » n’a plus aucun sens : la social-démocratie a gagné, l’économie a gagné, l’époque a gagné, elles ont même pénétré notre intimité affective et nos rapports inter-individuels jusqu’à rendre caduque toute forme de libre-association des individus.
Kada
nas ovaj svijet nastoji uvjeriti da se naša sloboda nalazi na
policama supermarketa, u mogućnosti odabira između različitih
marki zubnih četkica, sprovodi u djelo istu taktiku. „Slobodna
ljubav” ili „dekonstruirano” višeljublje, na način koji se
uokolo tumači, nije ništa drugo nego, u većini slučajeva,
navedena „sloboda konzumiranja”. Na kraju krajeva vrlo je
slična buržoaskim libertinskim sredinama ili aristokratskoj i
visokoburžoaskoj mladeži, „sex-frendovima” i „fuck-buddie”
koje plaćaju burzovni operateri i drugi šminkeri Citiyja. Postoji
samo jedna razlika, to jest buržoaski libertinizam daje tim
osobama vjerojatno uzbuđujući osjećaj kršenja ili zaobilaženja
pravila i zabrana, uzrokujući užitak zbog izokretanja moralnih
vrijednosti i antikonformizma, mada na vrlo ograničen i površan
način. Libertinizam miljea je pak sasvim drugačiji, to jest radi
se o relativno većinskoj normi, koja uzrokuje mlohavi osjećaj
konformizma ideološkim standardima istog miljea. Unatoč
postojanju individualnih želja pojedinaca, koje su u stalnom
pokretu, koje se ne mogu fiksirati, kao što se dešava u sredinama
ili u bilo kojoj zajednici gdje se određuju norme, same po sebi
ograničavajuće, koje se primjenjuju na sve moguće slučajeve i
na sve pojedince, neizbježno složenije pošto su jedinstveni.
Lorsque
ce monde nous fait croire que notre liberté se trouve, dans un
supermarché, dans la possibilité de choisir
entre
plusieurs marques de brosses à chiotte, il opère exactement le
même stratagème. L’« amour libre » ou polyamour
« déconstruit » tel qu’il est présent dans le
milieu ne vaut la plupart du temps pas mieux que cette « liberté
de consommer », il est finalement très comparable à celui
des milieux libertins bourgeois ou de la jeunesse dorée, de ses
« sex-friends »
et autres « fuck-buddies »,
que s’arrachent traders et branchouilles de la City. A une
différence près cependant, c’est que le libertinage bourgeois
donne à ses pratiquants la sensation probablement excitante de
briser ou contourner des normes et des interdits, procurant le
frisson de la subversion des valeurs morales et de
l’anti-conformisme, même si de façon très limitée et
superficielle. Le libertinage du milieu est lui bien
différent en ce sens qu’il est une norme relativement
majoritaire, qui sert à procurer la sensation molle d’être
conforme aux standards idéologiques du milieu, en dépit des
désirs individuels de chacun, qui sont bien sûr en mouvement
perpétuel et jamais figés comme avec un milieu ou n’importe
quelle collectivité fixant des règles forcement réductrices
s’appliquant à tous les cas de figure et à tous les individus,
forcément plus complexes car uniques.
Jean,
Joséphine i Muhamed, da li oni zaista imaju istu sliku našeg
odnosa kao i ja, samo zato što smo, kao izgovor, o tome zajedno
„jasno” razgovarali? Krećemo li svi sa istih polazišnih
točaka prije nego što uđemo u takav odnos? Možemo li koristeći
ideologiju spojenu s osiromašenim jezikom jednog svijeta Moći,
zaista jasno razgovarati?
Na
koncu, nema mnogo razlika, ako ostavimo po strani razlike stava,
između potrošača „višeljublja” i poligamijskog emira, koji
pod istim krovom odabire svaku noć jednu ženu za krevet dok mu
druge pripremaju večeru. U miljeu postoji samo jedna značajna
razlika, pošto su isprepleteni feminizam i Ljevica
prošli tim putem: ponekad žene uživaju u većom stupnju
tolerancije u haremu. Nešto slično vrijedi i za muškarce u
ostatku društva.Jean, Joséphine et Mohammed partagent-ils vraiment la même vision de la relation que j’entretiens avec eux, sous le seul prétexte que nous en aurions discuté « clairement » ? Partons-nous tous d’une même situation avant de nous engager dans une relation de ce type ?
L’idéologie, associée à la réduction du langage dans un monde de domination, suffit-elle vraiment à mettre les choses au clair ?
Au fond, il y a peu de différences, si on ignore un instant les différences de postures, entre l’amour-libriste consommateur et l’Émir polygame qui sous le même toit choisira chaque nuit laquelle il aura envie de baiser et/ou d’aimer pendant que les autres lui préparent à manger. Une seule différence significative peut-être dans le milieu, féminisme et gauchisme entremêlés étant passés par là, les femmes bénéficient parfois d’une plus large tolérance dans la pratique du harem. Un peu comme les hommes dans le reste de la société.
Najideologizirani
pobornici „slobodne ljubavi” prave, na koncu, istu grešku kao
i svatko tko je zaslijepljen ideologijom, koja god ona bila.
Stvarne pojedince zamjenjuju nadomjestivom vrstom-osoba, negirajući
njihovu složenost i jedinstvenost. Kada dvije osobe započnu
ultra-određeni odnos, to jest sa gore navedenim famoznim „jasnim”
razgovorima, što bi svatko trebao očekivati od tog odnosa i o
njegovim modalitetima, trebalo bi se prije svega zapitati o
ravnoteži između te dvije osobe. Da li je jedna od njih već
imala brojne ljubavne veze, a druga ne. Da li jednu društvo smatra
„ružnom”, „lijepom”, „karizmatičnom”, a drugu ne. Da
li jedna očekuje od druge samo privlačnost dok druga očekuje
ljubav. Da li je jedna sretna dok je druga nesretna i nesigurna,
ili da li jedna bolji govornik od druge. Možemo li sve to
zanijekati?
Koliko
njih je, mada nisu baš bili zainteresirani za ne-isključive
odnose, pristalo da se prilagodi željama druge osobe? Ali, to
prihvaćanje, to „da”, je li ono
zaista slobodno „da”? Jer ako je Jean zaljubljen u Jeanne,
dakle on je slaba strana, a Jeanne to prihvaća i polazi od svoje
želje za ne-isključivim i ravnopravnim odnosom, Jean će to
prihvatiti. I njoj će izgledati sve tako jednostavno i lako, bez
da se zapita da li bi Jean bio bez problema prihvatio i suprotno.
Dakle, da li je to *”da”
slabe strane
toliko drugačije od onog „da” koje izgovaramo poslodavcu na
poslu? Tvrdimo, ovdje, da se radi o istom „da”, te da govoriti
o slobodi u takvim slučajevima znači perpetuirati, citirajući
Nietzchea, „onu sublimnu samoobmanu da se sama slabost tumači
kao sloboda”.
Les partisans les
plus idéologiques de l’amour libre font au final les mêmes
erreurs que tous ceux qui sont aveuglés par l’idéologie, quelle
qu’elle soit. Remplaçant les individus réels par des
personnes-type interchangeables, niant leur complexité et leur
unicité. Lorsque deux personnes débutent une relation
ultra-définie, c’est-à-dire avec les fameuses discussions
« claires » du début sur ce que chacun attend de cette
relation et de ses modalités, il faudrait d’abord pouvoir se
poser la question de l’équilibre entre
ces deux personnes. Si l’une des deux personnes possède déjà
plusieurs relations amoureuses et pas l’autre. Si l’une des
deux personnes est socialement considérée comme « moche »,
« belle » ou « charismatique » et pas
l’autre. Si l’une des deux personnes n’attend de l’autre
que de l’affection tandis que l’autre en attend de l’amour.
Si l’une des deux personnes est heureuse tandis que l’autre est
malheureuse et insécure, ou si l’une des deux maîtrise le
langage avec plus d’aisance que l’autre. Peut-on nier ces
choses-là ?
Combien, pas particulièrement désireux d’avoir une relation non-exclusive avec l’autre, ont accepté une relation de ce type pour s’aligner sur les envies de l’autre. Mais cette acceptation, ce « oui » est-il réellement un « oui » libre ? Car si Jean est amoureux de Jeanne et en position de faiblesse, et que Jeanne lui explique sa volonté d’une relation non-exclusive et paritaire, Jean acceptera. Et Jeanne aura l’impression que tout est simple et facile, sans se demander si Jean n’aurait pas tout aussi bien accepté le contraire.
Alors ce oui du faible est-il si différent du « oui » que nous donnons au patron pour travailler ?
Nous affirmons qu’il est le même, et que parler de liberté dans ces cas-là, c’est perpétuer ce que Nietzsche appelait « ce mensonge sublime qui interprète la faiblesse comme liberté » [10].
Combien, pas particulièrement désireux d’avoir une relation non-exclusive avec l’autre, ont accepté une relation de ce type pour s’aligner sur les envies de l’autre. Mais cette acceptation, ce « oui » est-il réellement un « oui » libre ? Car si Jean est amoureux de Jeanne et en position de faiblesse, et que Jeanne lui explique sa volonté d’une relation non-exclusive et paritaire, Jean acceptera. Et Jeanne aura l’impression que tout est simple et facile, sans se demander si Jean n’aurait pas tout aussi bien accepté le contraire.
Alors ce oui du faible est-il si différent du « oui » que nous donnons au patron pour travailler ?
Nous affirmons qu’il est le même, et que parler de liberté dans ces cas-là, c’est perpétuer ce que Nietzsche appelait « ce mensonge sublime qui interprète la faiblesse comme liberté » [10].
Les idées
d’émancipation sexuelle sont des idées belles et généreuses,
mais chacun de nous, en les faisant passer dans le creuset de sa
propre individualité et de la reconnaissance de l’unicité de
l’autre, lui donne des modalités différentes. Comme nous
l’avons dit plus tôt, nous affirmons qu’il n’y a pas de
règle qui puisse régir les relations humaines, pour les mêmes
raisons que nous nous opposons à la Loi, car elle ne pourra jamais
prendre en compte la complexité des individus qu’elle met sous
sa coupe [11].
C’est d’ailleurs pour cette raison que nous lui opposons
l’éthique, forcement individuelle, et nous l’espérons,
viscérale, lorsque non apprise et mal digérée dans une brochure
de façon idéologique. Nous affirmons également que le seul mode
de relation un tant soit peu émancipateur, est celui qui porte au
centre de son attention le bien-être des uns et des autres, libéré
des pièges et des impératifs de l’idéologie, et dans le
dépassement du nombrilisme. Pourquoi la seule règle valable en
amour ne serait-elle pas de faire attention à l’autre, de le
traiter correctement, en tant qu’individu, plutôt que
d’appliquer bêtement des règles sensées nous rendre libres à
travers la seule jouissance personnelle, mais sans aucune
sensibilité dans l’altérité ? Et en faisant l’erreur
analytique, au passage, de cantonner la critique de l’économie à
la simple économie formelle, plutôt que de la débusquer dans les
rapports sociaux qui régissent nos relations aliénées.
Onda, da bi se
prekršila društvena i normativna obaveza para
odabire se ideološko višeljublje te se proizvodi nova norma,
komotna dok traje, prije nego se pojave nove ljudske drame. Nije
slučajnost što se upravo u ’68., usprkos nevjerojatnom iskustvu
okupacija i uništenja tvornica i fakulteta, sukoba i barikada, i
općenito predivnog iskustva dodirivanja vrhom prsta mogućnosti
pravog rušenja postojećeg, nije slučajnost što se iza ove ikone
sakrivaju brojne ljudske drame, samoubojstva, predoziranja, prevare
i jedna beskrajna tuga. Nije slučajnost što se iza svakog
iskustva masovne emancipacije (ili koju su pak tako doživjeli
njeni sudionici) sakrivaju isto tako brojne ljudske drame, od maja
’68. do Woodstocka, od „seksualnog oslobođenja” do maoista i
radikalnih studentskih pokreta u SAD-u šezdesetih i sedamdesetih
godina. Nimalo ne začuđuje što su se zatim mnogi spremno
dočekali na noge, formirajući vladajuću klasu današnjeg
društva, dok se mnogi drugi koji su ideje primijenili doslovno,
danas nalaze u zatvoru, zaboravljeni već više od četrdeset
godina, plačajući ceh što nisu bili nedosljedni kao i drugi, što
nisu tražili samo užitak sadašnjeg trenutka.
Alors pour briser
l’obligation sociale et normative du couple on choisit le
polyamour idéologique et on fabrique une nouvelle norme
confortable le temps que ça dure avant que de nouveaux drames
humains ne pointent le bout de leur nez. Et ce n’est pas un
hasard si 68, au-delà des expériences incroyables d’occupations
et de destructions d’usines et d’universités, des
affrontements et des barricades et plus généralement de la
magnifique expérience d’avoir touché du bout du doigt la
possibilité d’une subversion réelle de l’existant, ce n’est
pas un hasard si au-delà de cette image d’Épinal se cachent de
nombreux drames humains, suicides, overdoses, trahisons et
tristesse infinie. Ce n’est pas un hasard si derrière chaque
expérience massive d’émancipation (ou en tout cas vécue comme
telle par ses protagonistes) se cachent ces drames humains tout
aussi massifs, de Mai 68 à Woodstock, de la « libération
sexuelle » aux maos et aux mouvements étudiants radicaux
dans les États-Unis des années 60/70. Rien d’étonnant non plus
à ce que tant aient su rebondir sur leurs pattes, formant
aujourd’hui les classes dirigeantes de ce monde, pendant que tant
d’autres qui ont pris les idées au mot se retrouvent à croupir
en taule dans l’oubli depuis plus de quarante ans, payant le fait
de n’avoir pas été inconséquents comme les autres, de n’avoir
pas cherché que la jouissance de l’instant présent.
Oni
koji su bili tamo samo zbog zabave, da bi lepršali amo tamo kao
leptiri i oslobodili si pupak, dobrano su izvukli
korist.
Oni koji su pak vjerovali i još vjeruju su platili
cijenu.
Zato što korist
jednih znači izrabljivanje
drugih, bilo oružjem kapitala i rada ili oružjem ideologije i
vojničkim uokvirivanjem, bilo ono
partijsko ili autonomno.
Zato,
neka leptiri slobodno lepršaju skupljajući pelud, ali neka se
cvijeće pobuni.
Ceux
qui n’étaient là que pour s’amuser, papillonner et se libérer
le nombril ont bien
profité. Ceux qui y ont cru et qui y croient toujours en
ont fait les frais. Car le profit des uns c’est
l’exploitation des autres, avec les armes du capital et du
travail comme avec celles de l’idéologie et de l’encamaradement
de caserne, qu’elle soit autonome ou de parti.
Alors
que les papillons butinent, mais que les fleurs se révoltent.
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