samedi 24 mai 2014







Bal obešenih



Kraj crnih vešala, ljupkog bogalja,
Plešu, plešu paladini,
Mršavi druzi paklenog kralja,
Kosturi, mrtvi Saladini.
Gospodar Velzevul za kravatu vuce
Crne te pajace što se nebu keze,
I dok ih po celu starom cizmom tuce,
Uz pesmu božicnu s njima igru veze.
A pajaci na to splicu ruke tanke:
Iz orgulja crnih, iz tih šupljih grudi
Koje su grlile ljupke vragolanke,
Od tih se sudara ružna ljubav budi.
Ura, o igraci lišeni stomaka!
Skokovi su laki, dugo polje ovo!
Hop! je li to bitka ili igra laka!
Vrag je violinu loše naštimovo!
O tvrdih li peta kada se bos ide!
Kad košulje kože sa tela otpire!
Niceg što im smeta i cega se stide.
Sneg im na lobanje stavio šešire.
Pod gavranom – kapom za naprsle glave -
S mršave se cupe parce mesa žuti:
Kao da su oni usred bitke prave
S kartonskim oklopom vitezovi kruti.
Na balu skeleta zviždi bura ljuta!
Ura! – ko orgulje gubilište vice.
Iz plavkastih šuma vucji odjek luta,
Crven se pakao horizontom mice…
Hej, razdrmaj malo razmetljivce ove
što slomljenim prstom podmuklo prebiru
Brojanice kicme, svoje pršljenove:
Pokojnici, niste sad u manastiru!
Oh! evo gde usred mrtvackog plesa
Velik ludi kostur u plam neba skace,
Zanet, kao konj se propinje i stresa
I, jer mu je uže šiju steglo jace,
Grci pest na kuku što krcka od stiska,
Pa se, ko cirkuzan u svoj šator, gura
Natrag, sa cerenjem što je blizu vriska,
U taj bal, zanjihan pevanjem kostura.
Kraj crnih vešala, ljupkog bogalja,
Plešu, plešu paladini,
Mršavi druzi paklenog kralja,
Kosturi, mrtvi Saladini.




Bal des pendus


Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.

Messire Belzébuth
tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !

Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles
Se heurtent longuement dans un hideux amour.

Hurrah ! les gais danseurs, qui n'avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu'on ne sache plus si c'est bataille ou danse !
Belzébuth enragé racle ses violons !

Ô durs talons, jamais on n'use sa sandale !
Presque tous ont quitté la chemise de peau ;
Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.
Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau :

Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées,
Un morceau de chair tremble à leur maigre menton :
On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées,
Des preux, raides, heurtant armures de carton.

Hurrah ! la bise siffle au grand bal des squelettes !
Le gibet noir mugit comme un orgue de fer !
Les loups vont répondant des forêts violettes :
A l'horizon, le ciel est d'un rouge d'enfer...

Holà, secouez-moi ces capitans funèbres
Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés
Un chapelet d'amour sur leurs pâles vertèbres :
Ce n'est pas un moustier ici, les trépassés !

Oh ! voilà qu'au milieu de la danse macabre
Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou
Emporté par l'élan, comme un cheval se cabre :
Et, se sentant encor la corde raide au cou,

Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque
Avec des cris pareils à des ricanements,
Et, comme un baladin rentre dans la baraque,
Rebondit dans le bal au chant des ossements.

Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.








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